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L'Oeil du Tigre...
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Cedric, la vitesse le Trouble...
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Ce n'était pas gagnéd'avance de participer au Raid Nature
13, édition 2005.
Impossible de trouver des raiders en cette fin de saison,
d'ailleurs regarder les mails qui affluent dans nos messageries.
Que d'êtres en désarroi à la recherche des partenaires de
dernière minute….
Alors Cédric et Wil se sont tournés vers la gente féminine,
non pas faute de mieux, ne soyez pas mauvaise langue, mais
bien pour explorer la face cachée de la cohésion Homme Femme.
Il nous aura fallu déployer d'innombrables arguments pour
séduire et convaincre ces deux demoiselles à s'engager à
nos côtés sur un parcours long. C'est fou comme les femmes,
parfois, sous-estiment leur capacité. Mais ne tirons pas
de généralités hâtives.
L'équipe était constituée avec un nom magique : CSMR Vario
Cofactory.
Marie - 33ans, triathlète aguerrie, reconvertie au Raid,
s'épanouissant au sein du CSMR
Fabienne - 35 ans, montagnarde à ses heures perdues, membre
active de la section Raid de la commune d'Echirolles (38)
Cédric - 31 ans, un physique impressionnant, funboarder
tout en puissance, rattaché au Club de Raid du Vernet Sport
et Nature, possible future recrue du CSMR pour la Saison
2006
Wil - 31 ans, un peu fou, un peu serein, humble par nature,
touche à tout, aimant tracté ses coéquipiers et leader incontesté……,
a trouvé une superbe structure au sein du CSMR.
Le Master aux couleurs de Vario, nous sommes partis à l'assaut
du Sud de la France. Cette région nous accueille plutôt
tristement, un léger crachin recouvre notre peau encore
tiède, et l'organisation se présente à nous. Nous nous lançons
quelques regards interrogateurs, affolés même, le règlement
est flou, les road-books incompréhensibles. Bon, on ne s'enflamme
pas, restons calmes et zen.
Le départ du prologue est donné à 14h30 pour enchaîner
un peu de CAP, un peu de VTT, un peu de CO. Classique mais
sympa, et les frissons parcourent déjà nos échines. On a
envie de s'emballer mais inutile de tout lâcher. Il faut
garder ce que l'on a sous le pied. L'idée était de chauffer
les concurrents pendant une heure avant l'épreuve plus sérieuse
de fin de journée qui se prolongera jusqu'au bout milieu
de la nuit.
Dire que la Nature est hostile est un euphémisme dans cette
région. Nous connaissions les ronces, qui font des ravages
sur nos jambes rasées. Ici, les ronces sont des petites
joueuses. Elles font pâles figures devant les buissons aux
feuilles dures comme du bois. Elles vous piquent, elles
vous grattent, elles vous donnent la sensation de vous entailler
les chairs. Au début, cela est agaçant. Très vite, cela
devient irritant jusqu'au paroxysme de l'insupportable.
Imaginez seulement l'appréhension du Raider tracté qui butte
dans une racine, dans l'impossibilité de retenir sa chute
inévitable et vient enfin s'écrouler dans ces plantes que
rien n'oblige à s'écarter. Elles sont chez elles. Toi, tu
n'es pas le bienvenue.
Après avoir fait redescendre le battement de nos pulsations,
cette équipe joyeuse constate qu'elle arrive en tête du
classement mixte. La suite ne sera pas une partie de plaisir.
Départ 18h30 Au programme, 15 km de VTT'O, 15 km de CO,
15 km de VTT'O Les épreuves de nuit sont formidables, surtout
lorsque la lune vous accompagne et vous rassure…. Marie
se colle aux deux premières sections. Marie est cachottière.
Marie n'a pas de vélo. Marie n'a pas roulée depuis des lustres.
Marie se donne à fond. Marie en redemande. Sacrée Marie.
Nous retrouvons nos accueillants buissons dès le début
de la CO. Après un départ raté où l'on se retrouve à escalader
une faille, Cédric se ressaisit et nous fait une splendide
parcours où les balises se présentent sous nos frontales
une à une. 15 bornes de CO la nuit, c'est long, surtout
lorsque l'on ne croise que peu d'équipes. Le doute voudrait
s'installer, la peur d'échouer également mais le plaisir
est si fort que toute idée négative est balayée. Nous retrouvons
Fabienne dès 22h45. Fabienne a la pêche. Elle a envie de
tout péter. Nous remontons sur nos montures d'acier, d'alu
devrais je dire car nos Oxyd EL sont de cette structure….
Après quelques kilomètres, Wilfrid commet une grossière
erreur d'orientation, confondant une route forestière secondaire
avec un sentier et c'est 10, 15 minutes de perdues. Inadmissible
diront les uns, une déconnection des neurones diront les
autres.
Allez, remettons nous dans la course car un superbe single-track
nous attend. Un vrai régal. Une sente joueuse qui nous offre
tout le loisir d'explorer les possibilités et les capacités
des nos amortisseurs et suspensions. A l'arrivée, il est
déjà minuit. L'équipe du CSMR est contente d'en avoir finie,
un léger sourire sur les lèvres, une incertitude dans les
esprits. Pouvons nous parler d'efficacité sur cette première
journée ?

Coucher 1h45 Lever 5H30. C'est bon ça !!!! Inutile de vous
préciser qu'à ce régime, nos coéquipières sont superbes
à voir. Je plaisante. L'air de la mer nous requinque. Au
programme de cette deuxième journée. 6 km de CO, 15 km de
VTT, 15 km de CO, 15 km de VTT. Marie se colle aux 2 premières
sections avant de laisser sa place à Fabienne pour la deuxième
moitié. Les sentes de cette région procurent en vous de
grandes excitations. Que dire lorsque ce ne sont que successions
de petits coups de cul et de descentes sur des roches aiguisées.
Un vrai régal pour le VTTiste averti !! La CO demande à
son tour une grande attention. Cédric est un fin limier.
Il sait débusquer le gibier bicolore et nous envoie maltraiter
les broussailles. La dernière section finira de maltraiter
nos organismes. Les coups de cul font place désormais à
des montées interminables. Wil adore ça mais il ne faut
pas l'ébruiter. Nous ne sommes plus en mesure de rigoler.
Dernière descente. Fabienne est géante, à l'attaque dans
le moindre virage, l'esprit échaudé par le passage de l'équipe
Hommes Scott. Nous passons la ligne d'arrivée, heureux d'avoir
vécu ces moments palpitants. C'est alors que nous apprenons
notre deuxième place. Nos coéquipières sont sur le point
de faire un malaise, la joie étant tellement palpable, tellement
réelle. J'exagère à peine.
Merci les filles, Merci Cédric pour nous avoir offert tant
de bons instants.
Wil
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